Les artistes

LES GRADINS
BORIS CHOUVELLON
2022 / Installation béton et acier

Le squelette d’immenses gradins d’une tribune dessinent l’espace, issus d’un répertoire de formes et de structures géométriques produites par rapport à un espace, son relevé, sa géographie et son histoire. Sont-ils en cours de construction, ou bien tombés en totale désuétude ? Il est difficile de les placer sur une échelle chronologique. Leurs structures de béton et d’acier dont la matérialité est dense et solide, évoque aussi la fragilité de celles rongées par les océans. Les références à la construction, à la société du spectacle, aux jeux et aux sports sont récurrentes dans ma pratique.
Emblématique à la fois de l’état du monde et de l’état des rapports entre individus, ceux sur lesquels aurait dû prendre place une forme d’utopie collective.

Mon champ d’exploration se situe à la limite de l’espace urbain et sa périphérie (territoriale, sociale et humaine). Je navigue (à pied, en voiture, en train) dans des espaces frontières (voies périphériques, autoroutes, littoraux, cours d’eau). Ma démarche révèle une inquiétude ontologique, un désir de résister, en fabriquant avec la force du bâtisseur et la légèreté du promeneur, des ruines par anticipation. Je tente une représentation de la ruine moderne où
se greffent aussi bien zones agricoles, industrielles, commerciales, et zones de construction à l’abandon, oubliées. Tous ces états du monde contemporain sont documentés, photographiés, enregistrés, filmés. Ma méthode de travail consiste à prélever dans le monde réel des objets, des formes, des impressions que je transforme ensuite dans l’espace de l’atelier. J’opère des déplacements et des déconnexions qui, tout en amenant des fragments du monde vers une
dimension imaginaire, onirique, en révèlent aussi l’état.

AIRE DE PARADE
MARIE-AURORE STIKER-METRAL
2022 / Installation

Ce projet s’inscrit dans le parcours du concours complet. Situé près de la sablière, obstacle prisé des spectateurs, il invite à découvrir une réinterprétation de savoir-faire issus du monde hippique : la fabrication des barres d’obstacles et les tressages des queues des chevaux, réalisés lors de leur participation aux concours. Sous forme d’aire de jeux et de pause, ce projet s’adresse au public familial de l’évènement. Des objets (balançoire, assise, suspension, signalisation…) marqueront cet espace de leurs lignes graphiques et colorées.

FOMES FOMENTARIUS
Rachel Da Costa et Marine Fernandez
2018 / Faïence émaillée, terre rouge chamottée, terre blanche lisse
Fomes Fomentarius est une porte ouverte sur l’imaginaire.
Dans la Nature, le fomes fomentarius est un champignon non comestible assez répandu. Considéré comme un parasite redoutable, il n’a pas de pied et se fixe directement sur les troncs d’arbre qui s’épuisent et finissent par pourrir. De couleur sombre, il fait corps avec le substrat qu’il a envahi et se fond parfaitement dans le paysage.
Ici, les sculptures de champignons se parent d’émaux aux tons vifs pour se faire objets fantasmagoriques, illusion troublante au coeur d’une nature verdoyante.

GALOP FIGE
Théo Michel
2019/ bois, métal/ 6m x 1,8 m
En s’inspirant des chronophotographies de Marey, je m’intéresse ici à la décomposition du mouvement des chevaux et de son passage à l’état statique. Ces études ont permis de réellement comprendre la «marche» du cheval.
Ici le cheval n’est plus une image en deux dimensions mais devient un unique volume en trois dimensions qui s’intègre et contraste avec l’environnement hyper dynamique des courses hippiques. Les mouvements alors invisibles à l’oeil nu sont superposés et deviennent statiques, ce qui contraste avec l’énergie déployée tout autour par les chevaux bien vivants eux.

LE BANQUET NOCTURNE
Shuchen Liu
2018/ pierres, peinture / 2,15ml x 2,50mL
Originaire du sud de la Chine, Shuchen Liu est empreinte d’une culture qui a inventé tout un univers mystique et superstitieux autour des zones sauvages telles que les collines, les forêts ou encore les montagnes. Les contes populaires, qui se racontent de génération en génération, mêlent au gré de leurs histoires l’humain, l’immortel ou encore les fantômes et esprits. Ils sont la trace orale d’une culture chinoise antique.
Le Banquet Nocturne est un projet qui s’inscrit dans l’idée de transmettre au visiteur, en les rendant perceptibles, le pouvoir et l’esprit de la nature. L’atmosphère qui se dégage est très cérémoniale et l’espace est sanctifié.

LOST 151 C
Louise Asseray, Florence Hamon et Atlele Soltani
2018/ Contreplaqué, peinture/ 2,15ml x 2,50mL
Le signe présenté ici est un véritable élément de signalétique : Confirmation d’itinéraire d’attelage, dans sa couleur d’origine. Son insertion dans le paysage (un cul de sac encombré de végétation) produit un contre-sens, puisqu’aucun attelage ne peut suivre cette direction.
De plus, l’action de déplacer et d’agrandir le signe dans l’espace permet au modèle de gagner en matérialité, de devenir concret. Le symbole devient une sculpture. Dès lors, la perception que nous avons de la balise est transformée, il n’en reste qu’une figure abstraite, sorte de logo flottant.

SAUTER DU REGARD
Julie Frémondière
2019/ bois, acier et matériaux divers/ 20 barrières d’environ 4m, à 4m du sol
Imaginez un parcours inaccessible se déroulant en parallèle de la compétition internationale équestre saumuroise. L’objectif de cette installation est de développer une autre image du cheval dans la tête du spectateur. L’utilisation des signes des obstacles classiques tels que la longueur et l’épaisseur des barrières ainsi que le nombre et la disposition dans l’espace permettrons d’identifier facilement un parcours équestre à une autre échelle. Ce parcours aérien traverse une partie du bois allant d’un chemin à un autre ou circule les visiteurs.