Tereza Lochmann, née en 1990 à Prague, Tereza Lochmann est diplômée de l’École Supérieure des Arts Appliqués de Prague (UMPRUM) et par la suite de l’Ecole des Beaux-Arts de Paris (ENSBA). Sa pratique s’articule autour de la gravure sur bois en grand format, de la peinture et du dessin. Depuis 2014 elle expose à Paris (Galerie Kaléidoscope, Halle Saint Pierre, The Bridge, Centre culturel tchèque, DOC) En 2018 elle fait partie des artistes nominés à la Bourse Révélations Emerige. Elle fait des résidences d’artiste en France (Musée Picasso Antibes, Centre d’art contemporain Les Tanneries, Ateliers Medicis) et à l’étranger (Ugnayan sa Poblacion, Philippines). Ses œuvres sont représentées dans des collections publiques de FRAC Picardie, Collection de la Ville de Sarcelles et Collection de la Ville de Pantin. En 2022 elle est lauréat du Prix de Gravure décerné par la Ville de Prague. Elle vit actuellement à Paris.
Le Silence des chevaux
Le cheval est le seul animal qui n’exprime pas l’inconfort ni la douleur explicitement par un bruit. Il obéit à la volonté de son maître humain en silence. Le livre de Pierre Enoff, éponyme de l’ensemble des œuvres, propose un regard sensible sur la relation du cheval-homme.
Une installation réalisée à partir de la gravure sur bois et les tirages multiplie les images d’un poulain au galop. Le relief gravé dans une porte, provenant de l’Abbaye de Bouchemaine (Maine-et-Loire), traverse le bois massif et laisse ses empreintes fantomatiques sur les multiples pans de papier japon fragile.
La parure d’équitation est déclinée dans une série de portraits imaginaires. Les accessoires y deviennent inséparables de la morphologie équine.
Un ensemble de dessins humoristiques invite le spectateur à se mettre dans la peau d’un cheval et à vivre son quotidien tout en gardant le corps humain.
Photo : Karel Cudlin Revolver Revue
Cécile Baërd
Cécile Baërd, artiste plasticienne, Cécile Baërd est diplômée de l’école Boulle. Elle vit et travaille entre Paris et le Centre-Bretagne. Adepte du dessin, elle se joue des vides et des pleins et propose à partir d’éléments visuels simples comme des silhouettes d’animaux ou de formes humaines un maelström poétique. Elle exploite et reprend jusqu’à l’épuisement ce vocabulaire de formes donnant naissance à des rencontres insolites ou des paysages oniriques que sa maîtrise du geste rend précieux. Les éléments s’imbriquent les uns aux autres et donnent à l’inconscient le choix de se manifester sous diverses formes, selon la lecture de chacun. A partir de l’animal, du paysage et des objets entremêlés, c’est de l’individu dont il est profondément question, avec ses interrogations, ses manques, ses incongruités, sa poésie et sa joie de vivre.
« A travers l’univers de l’art équestre, mon intention est de faire vivre à l’animal-cheval différents états émotionnels par, tout d’abord, le dessin et la forme découpée. Avec ou sans cavalier, harnaché ou libre de brides, c’est sa singularité de cheval dans sa spontanéité du moment que je cherche à transcrire. Bien-sûr, cela ne constitue qu’une vue de l’esprit qui est la mienne et fera peut-être écho à la vôtre. J’exprime ce que cet animal pourrait être dans sa vérité imaginaire : confronté à la réalité de ses contraintes de vie et à la fois symbole fort au sein de notre inconscient collectif. Fantasmé et à la fois bien réel, l’individu-cheval a beaucoup de choses à nous apprendre sur nous-même, tel un miroir auquel nous aurions tout à gagner d’y prêter attention. »
Photo : Portrait 2022 / Anna Luneau
Alfonse, Paul et les autres
Alfonse, Paul et les autres, artiste solo masqué derrière une appellation plurielle, Alfonse, Paul et les autres développe une pratique du dessin et de l’installation qu’il assume en tant que collectif fictif ou sous les noms d’Alfonse Dagada, Paul Martin ou Justin Saxe. L’artiste mobilise ce jeu sur les identités pour décloisonner des imaginaires stéréotypés grâce à un travail de réinterprétation graphique d’images hétérogènes. Ainsi, se croisent, dans des séries de dessins au crayon de couleur et dans des installations exubérantes, imagerie kawaï, images d’illustration commerciales ou didactiques. Cette pratique prolifique dont les ramifications ne cessent de se complexifier interroge les rapports de pouvoir qui se nouent à travers notre relation aux flux d’images que nous recevons quotidiennement via nos terminaux numériques.
Natural leadership
Pour ARTCHEVAL, je travaille sur un projet d’installation in situ pour le Centre d’Art Bouvet-Ladubay. Intitulée Natural leadership, cette installation plongera le spectateur dans un décor enfantin en apparence dans lequel le cheval sera un motif obsédant. Je souhaite créer un environnement fantasmatique dominé par la présence perturbante d’un poney shetland surdimensionné, dessiné à l’échelle du lieu d’exposition. Constituée d’éléments dessinés d’après des images de chevaux prélevées dans des univers très contrastés – du jouet girly à l’austère traité d’équitation – l’œuvre instaurera une porosité entre éducation des enfants, dressage des chevaux et formation des adultes. Natural leadership mettra en évidence de façon ironique le basculement du monde du cheval vers l’univers des loisirs, une réalité très frappante à Saumur où le dressage d’origine militaire se fait spectacle, image touristique et décor.